Il n’eut été accordé à Lucian de connaître l’étreinte de l’amour maternelle qu’une seule fois. Une unique fois, le jour de sa naissance, tandis que celle qui lui avait donné la vie poussait son dernier souffle. Comme si la Mort avait fait partie de sa vie dès le départ. Se fût sans la présence de sa mère, que le petit Lucky grandit, entouré de son frère aîné ainsi que son père.  On aurait pu croire que les Hargroves auraient essayer de prendre un nouveau départ, une manière de faire le deuil de cette perte tragique, mais ce ne fut pas pour autant que les enfants Hargrove réussir à trouver chez leur paternel, l’amour pourtant inné d’un parent pour sa progéniture.

Son père avait toujours été quelqu’un d'exigeant, froid et distant. Le peu de fois où il déniait faire acte d’une présence relative, le patriarche des Hargrove se montrait autoritaire, enclin à des accès de colère au moindre signe de désobéissance. Ses fils avaient toujours eu l'impression d'être une source d’irritation, de le distraire d’un travail plus important qui semblait davantage lui tenir à cœur. La mort de leur mère n’avait, d’ailleurs, pas aidé Lucian à se faire une place dans le coeur de son père.

La seule bouée affective à laquelle Lucky s'accrocha de toutes ses forces fut son frère, Abel, de 3 ans son aîné. Abel s’était toujours montré protecteur et complice avec son petit frère. Il était son ange gardien, celui qu’il aurait dû prendre en exemple. Lorsque l’un était dans les parages, l’autre n’était généralement jamais bien loin, le jeune Lucian le suivant presque partout comme son ombre.

Lucian se souvient de la première fois où son père lui avait fait découvrir ce que ce monde avait de plus étrange à offrir. Par une journée pleine de curiosité, le jeune Lucky avait compris que les failles existaient dans le voile de la réalité et ceux qui savaient où regarder, ou mieux, l’utiliser pouvaient se retrouver doté de pouvoir dépassant le commun des mortels. Seulement le père et les fils n’avaient pas échangé tout cela autour d’un rite de passage. Avec son flegme et sa sévérité habituels, il avait balancé, entre les mains d’Abel et de Lucian, une pile de paperasses et de carnets noircis de notes et d’instructions en leur donnant l’ordre d’apprendre le contenu de ses documents. Lucian avait parcouru ces papiers,  les travaux de toute une vie pour son paternel, certains écrits par ce dernier d'autres plus anciens. Cet enseignement avait immédiatement captivé l’imagination de Lucky. Il s’y était plongé dedans, les avait parcouru de long en large, sans toutefois réussir à  développer son don pour la magie aussi rapidement que son paternel l'aurait voulu, à la grande déception de son père.

Tout bascula lors de sa quinzième année. L’hiver avait été particulièrement glacial cette année là. Le sol s’était paré d’un manteau de neige et se fut l’idée de Lucian, ce soir là, d’aller profiter de la pluie de flocons qui tombait sur la ville. Les deux frères étaient sortis par la fenêtre pour ce qui devait être une simple escapade nocturne, mais ils furent pris au piège dans un blizzard. Il aurait pu y rendre l’âme cette nuit là; mais lorsque la neige s’arrêta enfin, que le soleil laissa apparaître ses premiers rayons et que Lucian ouvrit les yeux, il vit qu’il était resté en vie. Tout prêt de lui gisait le corps d’Abel, mort dans sa dernière tentative de protéger son cadet.

Ce drame marqua profondément Lucian et le poussa à passer, des heures durant, le nez dans tous ses bouquins de magie et de pratiques interdites regroupés dans les travaux de son père, il espérait y trouver un moyen, n’importe quoi qui pourrait lui ramener son frère. Et lorsqu’il tomba sur ce rituel dans le grimoire familial, il cru pendant un moment l’avoir trouvé. Avec un groupe d’amis  qu’il avait réussi à convaincre, l’apprenti sorcier s’était rendu au cimetière mais c’est alors qu’en plein rite, l’étincelle de sorcellerie s’embrassa en lui. Une chaleur suffocante, étouffante qui sembla s’infiltrer dans chacune de ses veines et à cet instant, les forces invoquées devinrent incontrôlables. Tout se passa si vite; l’instant d’après se tenait ,devant Lucian, l’abomination qu’il avait lui-même créé. Une masse grouillante de chair et d’os, transmutation inhumaine faite du cadavre de son frère et des restes de certains de ses amis malchanceux qui venaient de perdre la vie, mais dont il avait interdit aux organes de mourir. Ce fut à son père que revient la tâche de réparer les erreurs de son fils, pour que personne n’apprenne ce qu’il s’était réellement passé. Cela n’empêcha pas Lucian d’être hospitalisé en unité psychiatrique. Là- bas, les médecins  se donnèrent à coeur joie pour lui diagnostiquer un stress provoqué par le deuil de son frère et qui aurait provoqué une psychose collective au cimetière.

Est ce que cela réussit pour autant à lui faire tourner le dos à la sorcellerie ? Surement pas. Ce ne fut pas faute d’avoir tenté de suivre les conseils de son psychiatre mais le monde surnaturel ne semblait pas en avoir fini avec Lucian, comme deux aimants inévitablement attiré l’un par l’autre. Au fils des ans, le nécromancien approfondit ses connaissances des arts mystiques. Ses expérimentations dans le domaine des sciences occultes l’avaient poussé à entreprendre des études de médecine légale, là où ses capacités pourraient être utilisées sans éveiller les soupçons.  Ce fut une fois son diplome en poche, que Lucky décida de voyager et fini par atterrir dans le Sud des Etat Unis.

Faire parler les morts se révéla plutôt pratique dans certaines autopsies et Lucian eut toujours ce petit penchant pour fourrer son nez dans des affaires de diables, semer la zizanie dans un nid de vampires ou faire affaire avec spectres et autres goules. La dernière galère dans laquelle le nécromancien se retrouva mêler fut une affaire de disparitions pour le moins étranges. Une force étrange avait perverti les occupants d’un immeuble qui s’adonnaient à de macabres rites en échange de faveurs d’un démon qui avait élu domicile là bas. Mettre des bâtons dans les  roues de ses petites manigances démoniaques ne fut pas chose aisée; cependant, Lucian finit par l’entraver dans une cage spirituelle. L’histoire aurait pu s’arrêter là et tout serait rentré dans l’ordre, mais les choses ne sont jamais aussi simples  quand on joue avec le feu infernal. Bien que son rite ait été efficace, celui ci s’effrite au fur et à mesure que la fureur du démon grandit, ce dernier s’étant juré de se faire un plaisir d’ajouter l’âme de Lucky à sa collection de damnés à torturer dans les flammes infernales de l’Enfer.

Salut je suis Lulu et j'ai 26 ans. J'ai découvert le forum grâce à PRD. Je suis un inventé. J'en profite pour dire que je n'autorise pas le staff à faire mourir mon personnage inventé si je venais à quitter le forum. Je serai présent à peu près 1 fois par jours après ça dépend de mon planning de nuit et je tiens à dire que le forum est franchement prometteur !

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